Historique de l’entreprise WIART

Né en février 1903, notre père Prosper François WIART est l’aîné d’une famille de six enfants et l’héritier d’une tradition familiale du travail du métal qui remonte au début du 19ème siècle comme en témoignent les outils, estampillés d’une date et parfois du nom du propriétaire, qui sont restés à l’atelier.

Concernant ses aïeux, notre père nous a souvent dit que selon la mémoire de la famille, trois frères, forgerons mécaniciens, travaillant pour la construction de sucreries, seraient venus s’établir à Escaudoeuvres vers les années 1810-1820.

Les documents d’état civil que nous avons en archives à l’atelier indiquent que nos aïeux successifs faisaient profession de mécanicien outilleur. Ce qui justifie d’avoir dans l’atelier un nombre important d’outils de cette profession : règle d’ajusteur, compas, jauges ainsi qu’un petit tour à courroie.

Notre père a, très tôt, été un familier des ateliers de mécanique, de serrurerie, mais aussi de charron comme l’atteste cette photo prise circa 1910 : le jeune Prosper, à gauche sur la photo, âgé de 7 ans, avait la charge d’amener les seaux d’eau servant à Mr. Leblon, le patron, au centre sur la photo, à refroidir les cerclages de fer sur les roues en bois.

Après avoir fait son apprentissage chez un serrurier de l’avenue de Dunkerque, Mr. Eugène Farineaux, notre père, son service militaire achevé – dans les blindés (A droite sur la photo) – car arme mécanique nouvelle tout à fait attirante pour un jeune serrurier – s’établit au 56 Avenue de Bouchain en qualité de serrurier. Il obtient le document autorisant la participation à des adjudications (voir certificat de bonne vie et mœurs) et obtient aussi des certificats de capacités – voir certificat de Mars 1932 de l’architecte Cambrésien Ernest Gaillard.

En Janvier 1931, notre oncle Clément, frère cadet de notre père, se met en association avec lui. (Celle-ci durera quarante ans jusqu’au départ de Clément en retraite en 1971).

Vers cette époque, les frères Wiart s’installent au 66/70 Avenue de Bouchain, dans les locaux de l’exploitation maraîchère de leur mère et c’est à cette adresse que l’atelier se trouve toujours.

L’entreprise de serrurerie Wiart Frères participe aux travaux de reconstruction et d’embellissement de la Ville de Cambrai suite aux destructions de la Grande Guerre, comme le prouve un courrier du cabinet de Mr. Leprince-Ringuet datant de Janvier 1936.

La seconde guerre mondiale ralentit fortement l’activité de la serrurerie Wiart qui a décidé de ne pas travailler pour l’occupant mais, dès la fin de la guerre, malgré la dure période de restriction de matières premières, l’activité reprend et, en 1948, Wiart Frères réalise, entre autres travaux, une grand porte ouvragée pour la succursale Marocaine d’un grainetier Cambrésien, les Etablissements Jules Pucel. (Voir document)

En 1960, la Serrurerie Wiart fait l’acquisition d’une camionnette de marque Citroën, la 2CV, si pratique, économe et renommée auprès des petits commerçants et artisans. (Voir bon d’enlèvement du véhicule, directement aux usines Citröen). La 2CV camionnette remplace l’antique Hotckiss acquise des années auparavant, d’occasion, auprès des Etablissements Dreye

Notre père, par son mariage en 1951 avec notre mère Pierrette Delattre, a quatre enfants: Pierre, Jean, Jacques et Marie-Françoise.

L’aîné Pierre fera son apprentissage en serrurerie dans l’atelier familial après ses études supérieures en génie mécanique puis s’orientera vers l’enseignement.

Le cadet Jean y fera son apprentissage en 1974/1975 jusque 1978, date de son depart pour perfectionner son métier dans d’autres entreprises. (Il fera carrière de serrurier ferronnier aux USA pendant près de 30 ans).

Notre père prendra sa retraite officielle en 1980 (à l’âge de 77 ans) et, jusqu’à son décès en septembre 1990, continuera à se rendre tous les jours à son atelier – Voir photo de Prosper Wiart, sur la gauche, dans son atelier.

Après son décès, Jean rachète la succession de l’atelier familial qui, depuis septembre 2012, est en cours de rénovation et de remise en état pour perpétuer la tradition familiale du travail du métal.